Tu veux gîter ? Alors arrêtes de te pencher !

Publié le par Kayak Meaux

Si vous vous obstinez à vous vautrez sur une bordée pour espérer  balancer votre bateau de ce même côté... arrêtez le massacre et lisez cela !


Tout d'abord, la gîte c'est quoi et à quoi ça sert ?

Gîter est le fait d'incliner latéralement la coque de son canoë ou kayak. Cela permet de diminuer la pression de l'eau sur la coque (pour éviter de dessaler) ou de modifier la forme de la carène dans le but de tourner.

La gîte permet d'alléger la pression de l'eau due à la force du courant.

La gîte permet de tourner avec les bateaux directeurs.

Le bateau suivra la ligne de carène  (en rouge) . En gîtant on modifie cette ligne.


Gîter est donc un mouvement de base et indispensable à la navigation. Or, bien souvent, le débutant a tendance à se pencher en espérant y entrainer son bateau. Ce calcul est faux pour plusieurs raisons.

  • Les forces exercées sur la coque ne peuvent bien souvent pas être contrées par le simple contre poids du corps.
  • En se penchant le kayakiste se place dans une position «sans retour». Il aura du mal à réagir en changeant rapidement le côté ou l'intensité de sa gîte.
  • Il place son centre de gravité à l'extérieur de son bateau et augmente son couple de dessalage.
  • Il n'a aucune précision dans son placement.

  • Dans le premier cas, la poussée (en jaune) et le poids  (en rouge) s'opposent et s'annulent.


    Dans le second cas, la poussée et le poids  (en dehors du plan de la coque) produisent un couple (appeler couple de retournement). Reste alors peu de solution : le bain ou le Cartweel !!!

A l'inverse, en restant droit et en utilisant ses jambes le kayakiste confirmé va cumuler plusieurs avantages.

  • Ses jambes ont une grande puissance, il pourra donc contre r les mouvements d'eau important.
  • Ses cale-cuisses et ses cale-pieds lui remontent beaucoup d'informations sur les forces exercées sur la coque de son bateau. Il peut donc être très précis.
  • Il garde une grande amplitude de mouvement avec le haut du corps.
  • Il peut se «border» sur le côté opposé à sa gîte et de ce fait aller encore plus loin sur cette gîte.


Gîter en s'aidant de ses jambes est beaucoup plus efficace qu'avec le corps. Vous pouvez faire l'essais sur la terre ferme et sur l'eau pour vous en convaincre.


Donc pour gîter il faut
  • Dissocier le haut du corps de ses jambes. Le bas du corps gère la position du bateau, le haut corps permet de propulser.
  • Etre correctement calé dans son bateau avec les genoux en contact avec les cale-cuisses et les pieds en pression sur la barre de pied.
  • Utiliser ses jambes en soulevant son genou du côté opposé à la gîte, en poussant sur sa fesse et son pied du côté de la gîte.
  • Ne pas s'affaler dans son bateau. La position canapé bloque le bassin et donc les gîtes.


Plus on est calé (serré dans son bateau), plus on est précis mais plus on perd en poussée et plus on est sensible aux petits mouvements d'eau au risque d'être déstabilisé.

En bref, en Freestyle on cherchera à se caler presque à l'extrême (par contre le repos n'est pas permis, il faut rester dynamique et la position est souvent intenable des heures durant).

En Slalom ou en rivière on se calera correctement mais sans excès (la position en sera d'autant moins traumatisante et les petites erreurs seront tolérées)

En descente ou en mer, on cherchera un calage plutôt souple laissant un petit mouvement de jambes pour le « pédalage » (par rapport à un creek ou un slalom, les genoux sont plus dans l'axe et la transmission à la barre de pied plus importante que la précision de la gîte).

Ici l'équipier bordée droite cherche un appui extérieur en circulaire,  son coéquipier gauche cherche  un appui le plus possible

à l'intérieur du virage. Leurs corps restent droits, les jambes font la gîte.

Ici, c'est l'inverse de l'exemple précédent. La kayakiste se borde à l'intérieur du virage pour créer un point d'appuis à l'intérieur de la porte. Elle contrôle sa gîte pour garder le bateau à plat et maintient ainsi sa vitesse.


En canoë, le problème est le même, sauf que le rôle des pieds est assuré par les genoux. Les genoux sont remplacés par les cuisses grâce aux sangles.  Etant donné la position surélevée il est possible d'utiliser également ses hanches remplaçant ainsi le rôle des fesses du kayakiste.



En permanence les genoux sous en contact sur les cales, plaqués par les sangles.

De ce fait il est possible de percevoir les mouvements du bateau par la pression sur les genoux.

Pour gîter à droite, on pousse sur le genoux droit et on tire sur la cuisse gauche vers le haut.

On peut augmenter le couple en s'aidant de ses hanches.


On retrouvera ce principe de la séparation du haut et du bas du corps dans toutes les activités du canoë kayak. On appelle cela la DISSOCIATION.

Vous pouvez vous entrainer en piscine ou avec un équipier à tester vos limites de gîte. Beaucoup d'autres exercices existent:
  • Sur le plat, pagayer en ligne droite sur une gîte fixe (variante en changeant régulièrement de gîte).
  • Tourner dans tous les sens dans un courant plat.Surfer une vague.
  • Ne tourner que sur la gîte.
  • Trouver son équilibre dans un bateau instable (course en ligne).
  • Slalomer en gardant le plus possible son bateau à plat.
  • Travailler les ancrages sans s'aider du corps.

... et pleins d'autres...



Publié dans Techniques & exercices

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