Un barrage peut tuer!

Publié le par Kayak Meaux

Il est toujours difficile de parler d'accident mais cela rappel le caractère dangereux de notre activité si elle est pratiquée sans précaution ou en toute inconscience sans formation préalable.

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Ce nouvel accident survenu la semaine dernière à Chisseaux (Indre-et-Loire) en est un effroyable exemple où un homme de 44 ans a trouvé la mort et un de ses compagnons se trouve encore dans un état critique (source : http://www.lanouvellerepublique.fr). Très loin des torrents alpestres, des chutes d'eau gigantesques ou des volumes démesurés, le Cher est une petite rivière très calme, plate, innocente… sauf que l'homme y a construit des barrages pour en assurer la régularité du débit. Celui de Chisseaux n'a rien de monstrueux, un mètre peut-être, pas de gros rochers ou de mouvements d'eau terrifiants. C'est d'ailleurs là le danger, un passage de chaque côté et un énorme rappel sous la surface.

 

Partis en groupe après avoir loué des kayaks sit&top à la boite du coin pour une descente tranquille jusqu'à Chenonceau, la victime n'a pas respecté le portage imposé le long du barrage. Pourquoi? Par négligence du courant l'interdisant de débarquer, par défi, par jeux ou par méconnaissance du danger… nous n'y étions pas, mais une chose est certaine, il a franchi le barrage et s'est fait rappelé dans le bouillon. Sans sécurité (personne encordée prête à intervenir) il n'a pas survécu à la pression de l'eau. Ses amis ont tenté de la sauver en vain et ont également mis leur vie en danger avec une personne actuellement à l'hôpital.

 

On pourra toujours jeter la pierre sur sa négligence, sur le non respect de la signalisation ou sur le loueur qui met à disposition les bateaux sans accompagnement sachant que ces clients sont néophytes… A postériori, c'est toujours facile… on peut toujours trouver les responsables, critiquer les comportements… mais ça ne le ramènera pas à vie et on ne peut que s'associer à la peine de la famille et de ses amis.

 

Ne soyez pas indignés, combien de familles avez-vous vu louer des kayaks sans aucune expérience se lançant confiantes dans la descente de l'Ardéche, du Tarn ou même des Morins, à l'aventure s'en remettant aux instructions du loueur et à la certitude que cela c'est bien passé pour les milliers de personnes qui les ont précédé ? Combien de comportements à risques avez-vous constaté, pas de gilet car il fait trop chaud, pas de casque puisque c'est plat, sautant les déversoirs sans s'assurer de l'absence de pierre, de branche, de rappel ou même qu'il y a simplement un fond suffisant ? Et si vous réfléchissez bien, vous vous apercevrez que surement vous avez fait partie un jour de ces "kamikazes" involontaires!

 

Le kayak n'est pas une activité plus dangereuse que le vélo et bien moindre que bon nombre activités motorisées mais comme tout il faut un minimum de pratique et de connaissance. Et surtout une rivière n'est pas une piscine d'aquaboulevard, c'est ce qui en fait son intérêt et bien sûr son danger. De plus ce dernier ne se voit pas forcément (rappel, barre de fer, obstacle sous-marin…), il convient donc d'être très prudent d'autant plus si l'obstacle est d'origine humaine (barrage, centrale, pont…) et de prévoir le pire afin de l'éviter ou d'être prêt à l'affronter.

Publié dans Culture Kayak

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