P’tit mouvement d’humeur médiatique…
Ce matin, petit’déj devant les infos… comme chaque matin… ou presque… Ce week-end avait lieu les championnats du Monde de Course en Ligne et j’espérai bien avoir un petit résumé dans la page des sports… Que nenni, que nenni!!! Point d’étrave à l’horizon !
A défaut, les news tournaient en boucle sur un exploit d’athlétisme, un nouveau record du monde du 100m. Bon d’accord, ce n’est pas du kayak, mais putain que c’était beau !!! Sur la ligne de départ, un sprinter, longiligne, nonchalant, rigolant, gesticulant, exhortant la foule, imprégné des vapeurs psychotropes de sa Jamaïque natale. A ses côtés, l’archétype du sprinter américain, tout en muscles, les yeux exorbités, presque la bave aux lèvres, remonté comme un coucou suisse dont le ressort est près à péter sous les amphétamines. Puis l’appel dans les starting block, le silence dans le stade, la détonation du starter… l’américain qui bondit, y croit pendant quelques foulées avant que le grand jamaïcain ne se mette en action, les jambes qui s’étirent, laissant sur place son pauvre concurrent qui pourtant franchit la ligne sous la barre de l’ancien record du monde le mai 2008… mais à deux longueurs d’Usain Bolt pulvérisant les 9s67 du précédent record de 11/100éme. Décidément l’athelé aurait elle changé ? Le jeu revient dans l’esprit de ce sport (du moins à l’écran), rendant plus supportable son image entachée de cette débauche de dopage et de fric. Aujourd’hui le sport a un nouveau modèle, qui respire la décontraction, l’envie, le plaisir, un modèle humain… du moins pour le moment et si un homme est capable de courir à près de 45kms en pointe !!!
Pourtant, ce week-end, le canoë-kayak méritait bien une petite place. On était habitué depuis plusieurs années à truster les podiums mondiaux en Slalom, en Descente, à dominer en Waveski, à être dans l’élite en polo, à ne pas être ridicule en Freestyle et… à se prendre des branlées en Course en Ligne. Or depuis quelques temps, les choses changent. Sur plusieurs podiums une petite places due être concédée aux tricolores. Il s’agissait essentiellement d’individualités mais le coq redressait la tête… toujours les pieds un peu dans le fumier ! Or, au Canada, les Français ont changé de braquet en devenant vice-champion du monde de K4 homme sur 1000m. C’est tout simplement la première médaille d’argent dans cette catégorie reine.
Et ce ne fût pas le seul exploit avec un Mathieu Goubel montant deux fois sur le podium en C1, une seconde place sur 1000m et une troisième sur 500m, premier doublé d’un kayakiste français. Anne-laure Viard rafla la troisième place du K1 200m et Séverine Amiot, troisième en handisport. Ceci prouve que les ligueux français sortent de l’ombre d’autant que la presque quasi-totalité des bateaux tricolores ont atteint les finales et s’y sont battu avec brio.
Le tableau n’aurait pas été complet avec les deux médailles d’argent des relais 4x200m en C1 et K1 homme. La France se hisse donc au 4ème rang mondial… du jamais vu !!!
Bon, nous ne sommes toujours pas au niveau des hongrois, allemands ou russes. Nous n’avons pas encore la capacité d’aligner des C4 ou des K4 femme, mais les choses changent et petit à petit, le socle de kayakistes et ceïstes de haut niveau s’étoffe, évitant ainsi les résultats en dents de scie, si communs dans l’histoire française de cette discipline.
Moi, je regrette simplement que ce carton avec des performances inégalées dans l’histoire de notre fédération n’est pas été relayé dans les médias. Cela aurait été une très belle promotion de notre sport… mais les accidents sont bien plus croustillants et ce n’était vraiment pas le week-end… le jour où une balle jaune et verte pulvérise le record du monde du 100m… non, ce n’était pas le bon week-end pour sortir de notre tombeau médiatique!!!